Contexte de l'intervention
Depuis 2014 la Mairie de Paris a mis en place un dispositif de Budget Participatif, qui consiste à offrir aux parisien-ne-s la possibilité de décider de l'utilisation d'une partie du budget d'investissement de la ville. Les habitants proposent des projets qui, s'ils sont jugés réalistes par le Mairie, seront soumis à un vote populaire, les projets recueillants le plus de voix étant mis en place.
Face au déficit d'élaboration de projets et de participation dans les quartiers politiques de la ville (manque d'informations et de soutiens logistique ou humain), la mairie a missionné l'association ICI pour accompagner les habitants et associations locales à faire émerger et voter des projets dans les quartiers populaires.
Objectifs
Favoriser et augmenter la participation citoyenne dans les quartiers populaires, via l'élaboration et la mise en place de projets portés par les habitants et associations locales.
Diffuser de l'information sur ce qu'est ce dispositif, ses modalités, ce qu'il revêt en pratique.
Lancer une dynamique d'accompagnement qui s'inscrit dans un temps long :
travailler sur la construction d'un projet cohérent, être capable de le présenter et de le défendre
réfléchir et mettre en place les stratégies à adopter pour faire connaître le projet, le promouvoir auprès du plus grand nombre et fédérer des gens autour de lui
accumuler un maximum de voix afin qu'il soit lauréat lors du vote.
Public participant
Les participants sont des associations et des habitants des quartiers politiques de la ville de deux arrondissements de Paris (13ème et 18ème). N'étant pas issu de ces quartiers notre légitimité à agir aurait pu être mise en cause par les habitants. Le fait de pouvoir s'appuyer sur des structures locales relais a été indispensable pour toucher les habitants et particulièrement les publics jeunes, difficilement captables. La confiance a également été renforcée par l'énoncé sans équivoque de la nature de notre action : en aucun cas il n'était question d'imposer ou de faire à la place des habitants mais bien avec et pour eux.
Notions abordées
L'accompagnement porte sur les différentes phases du dispositif et apporte des éléments méthodologiques pour chaque étape. La première phase de présentation et d'idéation permet de confronter ses idées / projets avec la réalité, et le cas échéant les mettre en "conformité". S'il existe des idées jugées similaires les porteurs de projets sont rassemblés afin de faire émerger un projet commun.
Après validation par les services techniques débute la phase de communication. Plusieurs questions se posent : qu'est-ce qu'une stratégie de communication, comment la calibrer, quels publics ciblés, quels canaux de communication privilégiés ?
Enfin le dernier temps consiste à accompagner les porteurs de projets lors de la phase de vote : installation de permanence de votes, aide au tractage...
La principale notion de la nomenclature abordée ici :
le numérique comme créateur d'activités ou de projets : mobiliser le numérique pour travailler et mettre en œuvre un cycle de projet
peut être ajouter "le numérique comme outil pour structurer une équipe, de nouvelles méthodes de travail : une efficience dans le partage des ressources, une efficience dans la coproduction de textes"
Outils utilisés
Pour l'idéation et la mise en commun des réflexions et ressources :
- Publishwith.me : outil de prise de notes, collaboratif et en ligne
Lien vers un Pad ou guide explicatif
Pour la phase de communication autour des projets :
- Mailchimp : service d'envoi de mail à grande échelle, mobilisé pour des campagnes marketing par exemple.
https://associationici.fr/wp-content/uploads/2017/01/Guide-Prise-en-main-Mailchimp.pdf
- En parallèle à ce service d'emaililng, un outil pour faciliter la constitution, la structuration et la gestion d'une base de données de contacts
Lien vers Framacalc BP mais on ne peut pas le laisser tel quel, avec les noms, mails et numéros de téléphone
Évaluation
L'expérience a permis aux participants d'avoir une meilleure compréhension des prérogatives de la Mairie.
Des visions différentes du processus du Budget Participatif et de la participation en général ressortent :
les associations locales et les animateurs : un moyen d'accélérer la mise en place de projets (en offrant des ressources financières) et d'impulser de nouvelles dynamiques dans la vie locale (en créant de nouveaux espaces de réflexion quant à la vie dans le quartier)
les jeunes : de prime abord une méfiance par rapport à tout ce qui relève de l'action publique, et encore davantage avec une dimension participative (sentiment de ne jamais être écouté). Tout de même une prise de conscience progressive des possibilités que cela offre mais des réticences à s'engager (demande trop de temps, sautes de motivation).
La pro-activité du public est indispensable étant donné qu'il est le seul à savoir les thématiques ou projets autour desquels il souhaite travailler. Dans les faits des difficultés à conserver un haut degré d'implication sur l'intégralité du processus (février à octobre). Pour les structures cela rajoute une activité à des programmes déjà bien remplis. Pour les jeunes cela demande d'être présents au long cours, or ils peuvent être demandeurs de résultats visibles relativement rapidement. Également une nouveauté pour eux de participer, de donner leur avis.